Elle est partie hier soir. Les gares de bus ça n'a aucun intérêt; c'est peuplé de voyageurs, de clodos, de soûlards (ce qui ne s'exclut pas), de chauffeurs, de cars de toutes compagnies, de vendeurs de bouffe faisandée, de chips, de boisson gelée, de frippes crados, de sacs, et autres balayeurs.
Elle est partie hier soir. Le car quittait la ville à 19h, nous sommes donc partis de chez elle à 18h30, heure à laquelle il est conseillé d'être devant le chauffeur pour l'enregistrement des bagages. Sa mère stressait, en plus elle avait la rate qui se dilate, le pylor qui se colore, et le foie pas droit, et plein d'autres maux qui ne se sont pas encore déclarés, mais dès que la rate se sera calmée, promis, les intestins s'enflameront. Elle, gardait la tête froide, ben ouais, sa valise monstrueuse pour deux semaines de vacances chez elle où la penderie est encore bien garnie, c'est pas elle qui la portera jusqu'à la soute du car...
Moi aussi j'étais stressé. Sa mère prenait les virages hyper vite, freînait au dernier moment, et repartait directement en seconde, crissant les pneus et faisant admirer comme le moteur de son équivalent de twingo Opel a dans le ventre. Et puis en même temps j'étais triste. Moi quand je suis triste, soit je dors beaucoup, soit je suis irrascible. Là, j'avais réussi à beaucoup dormir le matin, je n'étais donc qu'irrascible. De toutes façons, sa mère ne permet pas de s'endormir: elle parle très fort habituellement, mais quand elle stresse...
Il faut dire que je profite du fait qu'elle n'est encore qu'au niveau 0 de l'apprentissage du français pour écrire ces lignes.
Elle est partie hier soir, et nous sommes arrivés à 18h48 à la gare de bus. Elle, est partie enregistrer son billet en sautillant, comme à son habitude, parce qu'elle sautille, bondit, vit, rigole, pétille. Moi je marchais lourdement avec une valise de mon envergure qui m'empêchait de voir où je me dirigeais. Ce qui, dans une gare du bus où il y a des clodos, des saoûlards, et des cars, est embêtant. Surtout que vous savez pas comment ils conduisent ici, mais moi je sais, je compte plus les fois où je frôle la mort.
Elle est partie hier soir, et malgré ses petits bons pour aller jusqu'au comptoir Eurolines, et mon pas d'Orang-outang, j'arrivai premier devant le car Eurolines. Sa collocataire de Dijon était déjà là, elle s'inquiétait du retard, mais pas trop. Il faut dire qu'elles vivent toutes les deux ensemble une bonne partie de la journée. Et une journée à Dijon, ça laisse plein d'opportunités d'être en retard. Le matin, entre les cours, pour les courses, pour le cinéma, pour manger, pour finir de manger, pour prendre le train...
Elle est partie hier soir, et j'étais sur le quai de la plateforme 6 de la gare de bus, à agiter frénétiquement un "Mlada Fronta Dnes" (journal local), parce que j'avais pas de mouchoir. Elle rigolait dans le bus. Moi aussi, il vaut mieux, pour dire au revoir. Sinon, ce sont des images qui hantent. Quelqu'un qui dit au revoir en pleurant, on a l'impression qu'on le reverra jamais.
Elle est partie hier soir, et elle parlait à sa colloc dans le bus, en faisant finalement à moitié attention à moi. J'avais de la chance hier soir; les chauffeurs étaient très amoureux de leurs copines, donc ils sont partis un peu en retard.
Elle est partie hier soir, mais finalement, j'ai quitté la gare de bus avant le départ du car, parce que c'était pas drôle de sourire comme un crétin devant deux filles qui parlent et 30 autres passagers qui me regardent.
Alors je suis allé attendre mon bus à moi. Son car est passé en trombe, j'ai sursauté et agité une nouvelle fois mon journal. Elle ne m'a pas vu.
Elle est partie hier soir, et j'ai mangé quatre cheeseburgers de McDo, parce que j'avais envie.
Elle est partie hier soir, et je suis allé voir "Le Tigre et la Neige", de Benigni. Mauvaise idée, c'est une histoire d'amour entre une jolie et un loser attendrissant, elle est sur le point de mourir, il est fou, ils sont en Irak, ça fait rêver.
Elle est partie hier soir, et paradoxalement, entre Olga dans son car inconfortable et moi dans ma chambre chauffée avec un lit, je crois que c'est elle qui a le mieux dormi.
Elle est partie hier soir. Le car quittait la ville à 19h, nous sommes donc partis de chez elle à 18h30, heure à laquelle il est conseillé d'être devant le chauffeur pour l'enregistrement des bagages. Sa mère stressait, en plus elle avait la rate qui se dilate, le pylor qui se colore, et le foie pas droit, et plein d'autres maux qui ne se sont pas encore déclarés, mais dès que la rate se sera calmée, promis, les intestins s'enflameront. Elle, gardait la tête froide, ben ouais, sa valise monstrueuse pour deux semaines de vacances chez elle où la penderie est encore bien garnie, c'est pas elle qui la portera jusqu'à la soute du car...
Moi aussi j'étais stressé. Sa mère prenait les virages hyper vite, freînait au dernier moment, et repartait directement en seconde, crissant les pneus et faisant admirer comme le moteur de son équivalent de twingo Opel a dans le ventre. Et puis en même temps j'étais triste. Moi quand je suis triste, soit je dors beaucoup, soit je suis irrascible. Là, j'avais réussi à beaucoup dormir le matin, je n'étais donc qu'irrascible. De toutes façons, sa mère ne permet pas de s'endormir: elle parle très fort habituellement, mais quand elle stresse...
Il faut dire que je profite du fait qu'elle n'est encore qu'au niveau 0 de l'apprentissage du français pour écrire ces lignes.
Elle est partie hier soir, et nous sommes arrivés à 18h48 à la gare de bus. Elle, est partie enregistrer son billet en sautillant, comme à son habitude, parce qu'elle sautille, bondit, vit, rigole, pétille. Moi je marchais lourdement avec une valise de mon envergure qui m'empêchait de voir où je me dirigeais. Ce qui, dans une gare du bus où il y a des clodos, des saoûlards, et des cars, est embêtant. Surtout que vous savez pas comment ils conduisent ici, mais moi je sais, je compte plus les fois où je frôle la mort.
Elle est partie hier soir, et malgré ses petits bons pour aller jusqu'au comptoir Eurolines, et mon pas d'Orang-outang, j'arrivai premier devant le car Eurolines. Sa collocataire de Dijon était déjà là, elle s'inquiétait du retard, mais pas trop. Il faut dire qu'elles vivent toutes les deux ensemble une bonne partie de la journée. Et une journée à Dijon, ça laisse plein d'opportunités d'être en retard. Le matin, entre les cours, pour les courses, pour le cinéma, pour manger, pour finir de manger, pour prendre le train...
Elle est partie hier soir, et j'étais sur le quai de la plateforme 6 de la gare de bus, à agiter frénétiquement un "Mlada Fronta Dnes" (journal local), parce que j'avais pas de mouchoir. Elle rigolait dans le bus. Moi aussi, il vaut mieux, pour dire au revoir. Sinon, ce sont des images qui hantent. Quelqu'un qui dit au revoir en pleurant, on a l'impression qu'on le reverra jamais.
Elle est partie hier soir, et elle parlait à sa colloc dans le bus, en faisant finalement à moitié attention à moi. J'avais de la chance hier soir; les chauffeurs étaient très amoureux de leurs copines, donc ils sont partis un peu en retard.
Elle est partie hier soir, mais finalement, j'ai quitté la gare de bus avant le départ du car, parce que c'était pas drôle de sourire comme un crétin devant deux filles qui parlent et 30 autres passagers qui me regardent.
Alors je suis allé attendre mon bus à moi. Son car est passé en trombe, j'ai sursauté et agité une nouvelle fois mon journal. Elle ne m'a pas vu.
Elle est partie hier soir, et j'ai mangé quatre cheeseburgers de McDo, parce que j'avais envie.
Elle est partie hier soir, et je suis allé voir "Le Tigre et la Neige", de Benigni. Mauvaise idée, c'est une histoire d'amour entre une jolie et un loser attendrissant, elle est sur le point de mourir, il est fou, ils sont en Irak, ça fait rêver.
Elle est partie hier soir, et paradoxalement, entre Olga dans son car inconfortable et moi dans ma chambre chauffée avec un lit, je crois que c'est elle qui a le mieux dormi.
6 commentaires:
C'est émouvant tt ça... Ms elle va revenir, ta jolie fée blonde !! Ou plutôt, c'est toi qui vient, la prochaine fois ?
eh oui, je sors avec un mec parfait, soyez jalouses les filles!
Touchant!! Tres touchant...
je pars me doucher :)
oooooooooooh...
Je vais dire à mon copain de faire un blog.
c'est donc ça la subite inflation des lecteurs polonais!
Oui, je suis beau, fort, intelligent, poète, tout ça.
Et y a pas d'arnaque.
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