mardi, octobre 25, 2005

Puisque tu laisses au vent le soin de m'apporter de tes nouvelles...

Être loin, appeler moins, internet en attente... Être "ailleurs". Pas joignable.

Paradoxalement, la distance renforce certaines amitiés. Alors qu'à Dijon la vie suivait son cours comme ça, tranquillement, et que l'éloignement était banalisé, à Prague l'éloignement est magnifié. Ce n'est plus 300km de Paris, 1h45 de train; c'est 1300km. 12h de car.
Et puis Dijon c'est tout petit. Prague a ce mystère, ce quelque chose de si particulier, qui fait que tout le monde a envie d'y être.

Mais bref, puisque nous étions partis sur la chanson de Superflu, continuons. L'éloignement, donc. Il y a des gens qui apparaissent, qui passent, qui disparaissent. D'autres avec lesquels on a marché. Et puis plus rien. D'une erreur de sa part, de la notre? On ne les revoit plus, ils ont changé d'adresse, de mail, de numéro. Ou ils ne répondent pas. Quelle erreur a t-on fait? Quelle divergence a t-on dans l'idée que l'on se fait de ses amis?

Certains avec qui on a passé deux, trois ans, dont on a plus de nouvelles, on aimerait les revoir. D'autres, croisés, on les revoit encore. Etonnante contradiction que ce sont parfois avec des gens avec qui l'on a le moins partagé de choses que l'on revoit le plus.
Puis il y a les éternels, ceux avec qui l'on ne parle pas assez, que l'on voudrait pouvoir avoir la chance de voir tout le temps, qui planifient de venir vous voir, puis non, finalement si, puis non.

Ceux qui travaillent, ceux qui sont loins, ceux n'éprouvent pas le même besoin affectif de donner et prendre des nouvelles. Complexité qui nous rend incompréhensibles. Qui nous éloigne.

A côté de ces nostalgies, les Erasmus, bons guignols qui s'empiffrent de néant et de bière, qui vivent "pleinement" leur année. Désespoir de l'espère humaine; on m'enlève ceux que j'espère, on me donne ceux que je méprise.

Parfois, on reçoit un mail, un commentaire, un bonjour sur msn. On répond. Et puis finalement pof.

C'est si futile, et pourtant si sérieux.

Alors... "je laisse la fenêtre ouverte, et j'attends".

18 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui, ton analyse est globalement juste... J'espere toutefois que tu ne me mets pas dans la categorie "Perdus de vue (et tant mieux ainsi)" lol ... ;)

Admin a dit…

Non!! non!! rassure-toi!!!
Mais je sens vraiment parfois comme un goût d'amertume lorsque je pense à mon lycée, aux voyages que j'y ai fait, avec mes amis, etc.
D'ailleurs, j'aurais pu aussi faire cette remarque; cet éloignement est plus évident avec mes amis de Pairs (qui ont toujours vécu à Paris), qu'avec ceux de Dijon, qui sont en fait "dès le début" des sortes d'expatriés. ;)

Iza a dit…

Tu as sans doute raison mais n'est ce pas étonnant ou peut-être inquiétant alors que la communication est si simple peut-être trop simple donc?

Admin a dit…

C'est une communication erasmus.

Tiens, nouveau dans mon vocabulaire. Pour tout ce qui est superficiel, je dirai "Erasmus".
Et puis tant que je n'ai pas internet à la maison, peu de chance que je les croise sur skype ou msn le soir...

Anonyme a dit…

je te trouve bien moralisateur depuis que tu es loin. les lettres persanes II quoi. en attendant moi j'ai retrouvé david et je suis super contente (et claire est jalouse et comme elle m'énerve en ce moment je suis doublement contente. limite je l'afficherais exprès...)

Anonyme a dit…

Au hasard de mes pérégrinations sur le Net, je suis tombée sur ton blog. Ce que tu dis sur les amis qu'on perd de vue, puis qu'on perd tout court, me touche beaucoup parce que ça me renvoie à mes propres expériences.
Mais je voulais surtout te remercier pour le lien vers le site de "Superflu", groupe que je connaissais pas et dont je suis instantanément devenue fan...
Au plaisir,
Nora.

Anonyme a dit…

Oui, c'est bizarre mais ton post trouve beaucoup d'échos dans mon expérience perso...c'est chiant les relations humaines : c'est douloureux, frustrant, incompréhensible, jouissif à la fois. Mais que veux-tu, on peut pas s'en passer.
Aller, gros bizoux quand même, et à bientôt ;-)

Iza a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Iza a dit…
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Iza a dit…

Heureusement il y les amis que l'on garde contre vents et marées!!! Oufon est sauvé! Un peu d'optimisme que diable! ;)

Anonyme a dit…

moraliste? Oui un peu... mais le nouveau Petre est beau. On pourrait parler de lui comme on parlerait d'un beaujolais, il est piquant, belle robe, dynamique, petillant fruite, etc...
Pour ceux qui ont suivi, moi je suis dans une periode Beaujolais.
Petre est devenu poete et en plus fais des posts tellement justes que desormais, meme Dominik ne peut pas lui dire qu'il s'est gourre et ca c'est aussi une belle performance.
On relit notre amitie avec le gars Petre et on essaie de trouver comment il a pu nous imaginer, dans quelle categorie on est...

Admin a dit…

OUahou! ca fait completement plaisir de tomber sur vos posts les amis!

Nora tu devrais nous dire un peu comment ca se passe a Cracovie...

Anonyme a dit…

je suis d'accord avec toi, petre, je pense aussi qu'une partie de l'amertume est due au fait qu'avec le temps, il semble devenir de plus en plus difficile de se lier avec des gens qu'on rencontre, je pense que c'est aussi pour cela qu'il arrive de regretter des anciennes amities qu'on n'a pas trop su conserver...
j'aime bien aussi le coup du "erasmus" pour "superficiel" :)
pourtant, tu avais bien defendu l'ideal "erasmus" quand on a eu la controverse sur le film "les poupees russes", a Dijon, il y a quelques mois de cela.... :)

m.

Anonyme a dit…

Nora est un prénom peu répandu mais il semble cependant que tu m'aies confondu avec une autre. Je n'ai pas le plaisir d'être à Cracovie mais bien à Paris, où je m'apprête à faire ma rentrée en master lundi...
Désolée!

Anonyme a dit…

je renouvelle ma gratitude pour ce blog, pierre. C'est un plaisir de lecture quotidien.

En meme temps, c'est vrai, ca fait un peu: "je decris ce monde triste ou bien detestable des qu'il s'agit des erasmus depuis ma demeure solitaire pragoise"

en gros je pense que celui qui cherche trouvera. et depuis peu tu nous enverra de joyeux posts... il y a des gens bien, intelligents a Prague avec qui tu pourra retrouver un peu tout ce qui te semble loin... a samedi, mon ami.

Admin a dit…

Ah et bien Nora alors au plaisir de te croiser un de ces jours.

Je pense, Domous que je n'approche pas le milieu Erasmus par le bon bout. Peut-être que si j'étais moins exigeant j'adorerais...

Anonyme a dit…

pierre, je regarde régulièrement ton blog, pour prendre de tes nouvelles et paf dans ma gueule cet article qui, s'il ne vise beaucoup d emonde, me vise aussi... la constatation est la même pour tous! sur le coup on pense kil est impossible de nous separer, d'oublier ces moments si géniaux passés, puis le temps passe et les souvenirs sont abimés... sache que même si tu es loin, même si on ne se parle plus comme avant mon coeur est suffisamment grand pour ke tu y gardes une place, parce que moi je n'oublie pas la cas "souvenir "est toujours en alerte!
PS: eh! je suis une future erasmus moi!!!!

Admin a dit…

Future Erasmus? Ma pauvre... :p

Je ne les oublie pas non-plus, ces moments... Rien que d'en parler ça m'ébullitionne l'esprit :)