samedi, avril 15, 2006

Courrez-y!!



Mercredi est sorti le long-métrage phare de cette année en République Tchèque, "Stesti", de Bohdan Slama, traduit par "Something like happiness", ce qui n'est pas mal trouvé. Evidemment, les petites merveilles du cinéma ne sortent que dans 2 salles dans tout Paris, à la Ciné-Cité des Halles, et au Cinéma du Panthéon.

A l'UGC Ciné-Cité des Halles, séances du mercredi 12 avril 2006 au mardi 18 avril 2006
Séances à 9h05, 11h, 12h55, 14h50, 16h45, 18h40, 20h35, 22h30.

Au Cinéma du Panthéon, rue Victor Cousin, séances du mercredi 12 avril 2006 au mardi 18 avril 2006 à 14h, 16h, 18h, 20h, 22h.


Le Monde n'en dit que du bien:

Un groupe de personnages ordinaires, qui survit tant bien que mal dans un triste paysage d'usines désaffectées et de logements sociaux impersonnels. D'entre eux émerge peu à peu la figure d'un couple de jeunes gens qui pourraient s'aimer. Ce n'est rien qu'un peu de vie quotidienne et Stetsi ("le bonheur" en tchèque, habilement traduit en français par Something Like Happiness) aurait pu être un tout petit film.
Mais il se trouve que ce premier long métrage met en évidence l'extrême sensibilité et la grande maîtrise de la direction d'acteurs du réalisateur Bodhan Slama, par ailleurs scénariste. Something Like Happiness est de ces films qui parviennent à la vérité de l'instant à travers un travail acharné, dont seul le résultat subsiste à l'écran...

C'est d'abord la construction d'une histoire à travers les mois, qui unit Moni et Tonik, une fille et un garçon que leur amitié empêche de s'aimer d'amour. Autour de ce couple central, Bodhan Slama fait vivre plusieurs générations. Parce que les parents quinquagénaires sont abîmés, parce que nombre de contemporains de Moni et Tonik sont obsédés par la réussite matérielle, on devine - comme une odeur désagréable qui a tout pénétré - le poids de l'histoire récente.

Sur cet arrière-plan diffus, les individus se détachent (et si Bodhan Slama veut prouver quelque chose, c'est sans doute la singularité de chaque destin) grâce au travail remarquable des comédiens. Certains restent en retrait, à commencer par Pavel Liska qui, pendant un long moment, au début du film, donne à son personnage une mollesse inquiétante avant de le laisser s'épanouir. D'autres sont plus spectaculaires : Ana Greislerova joue Dasha, une amie de Moni, mère célibataire névrosée qui vit son malheur perpétuel sur le mode de la destruction. Les séquences qui la montrent en compagnie de ses enfants (eux-mêmes dirigés avec beaucoup de sûreté et d'exactitude) sont confondantes de vérité et de cruauté.

Filmé au plus près des personnages, le film prend un peu de champ pour donner une idée du monde en ruine qui les entoure. Au fil de séquences, alors que les destins s'affron tent les uns aux autres, dans l'espoir parfois comblé, parfois déçu de trouver une place dans le monde, on est pris d'un grand attachement pour ces gens imaginaires auxquels Bodhan Slama a donné une vie si forte.





3 commentaires:

Anonyme a dit…

on aurait jamais dû leur rendre les sudètes pas vrai?
je reprends mon petit jeu: dr j est encore plus jeune qu'alceste, 16 ans à tout casser, plutôt 14, nouvel âge de raison faut-il le rappeler.
il est tout aussi mal à l'aise et passe sa nuit sur internet, excité à l'idée d'être le vengeur masqué du petit bruno (?), pauvre type inintéressant et seul, aux relations toutes virtuelles, dont il saigne l'aigreur et la répand sur le monde indifférent des blogs.
je n'irais pas jusqu'à écraser une larme sur ton cas mon petit, mais ta situation est réellement pathétique.

Anonyme a dit…

j'espère que le film plaira en France.

Le journaliste du monde se trompe a deux reprises par contre:

-ce n'est pas un premier long métrage. Slama a déjà tourné (avec beaucoup de succes a des festivals de Film comme Rotterdam), son 1er film Divoke vcely (Wild Bees).

-les logements exposes dans le film ne sont pas des logements sociaux. dans de tels logements vivent toutes couches de la societe et pres de 30% de la population de la Rép tchèque... même si, de toute évidence, ces logements rapellent les logements sociaux français. (je ne reviendrai pas sur la nouvelle définition du gouvernement du logement social qui vise à contourner l'harmonisation des taux de TVA sur la construction des logements).

Le profil de Slama sur IMDB:
http://www.imdb.com/name/nm0805246/

Anonyme a dit…

oula! si le Monde le recommande, c'est mauvais signe:)