Je suis arrivé mercredi soir à Paris. J'ai eu dans l'avion une sensation que je n'avais pas eue depuis longtemps. Une impression d'étouffement, d'être à un endroit alors qu'on veut à tout prix être à un autre.
J'ai eu en fait envie de pleurer dans l'avion, je crois. Je ne sais pas si c'était à cause de la somme extravagante que j'ai dépensée à cause de ma surcharge de bagages, ou bien du fait que je quittais Prague, son château, ses souvenirs, sa vie, facile, légère, organisée comme bon me plaisait.
Alors j'ai pris mon avion, qui avait 35 minutes de retard au départ, et puis j'ai mangé un truc pas bon et j'ai bu un coca, pour pétiller. Et puis je suis arrivé, et j'ai pris le RER avec mes 45kg de bagages, et puis je suis arrivé chez moi. La maison a changé, évidemment. D'autant plus que cet été on casse une bonne partie de la maison pour la radicalement changer. Je suis allé dans le "bureau", chercher mon courrier. Tout a été chamboulé. Pareil dans le salon, où, pire que tout, la télé qui trônait avait disparue. Elle est revenue depuis, je vous rassure.
J'étais donc de retour, après avoir passé un an face à un parc et quasiment face au château de Prague (en se penchant par la fenêtre on le voyait). Après avoir passé un an dans un appartement où je mangeais où et quand je voulais. Après avoir passé un an dans Prague!
Me voilà donc face au cimetière, à imaginer des légumes qui iraient avec le poulet qu'on est en train de faire cuire au four. A préparer ce haut événement mondain de la ville de Boulogne qu'est la 23e fête de l'Eté de la famille Bauche-Catalan, à préparer une Axoa (prononcer Ashoa), et d'autres trucs. A recevoir des ordres, moi qui ai vécu à ma tête trois ans durant, dont une particulièrement loin et dans une ville où la notion de devoir perd de son sens.
Je sais que je ne suis pas du tout à plaindre. Que l'année prochaine, alors qu'il faudra trimer dur, moi au moins je serai dans un environnement sain avec de la nourriture saine. Je sais aussi que je retourne à Prague dans 10 jours, qu'Olga y sera, que j'y serai rejoint par ma soeur et sans doute mes parents.
Mais voilà, je vais devoir m'y faire, et rentrer dans le rang. La liberté accordée par la distance et pas cette espèce de maturité qu'accorde le fait d'habiter en coloc, en 3eme année de sciences-po, à 20 ans, c'est fini. J'ai quitté la maison en 5 jours en septembre 2003, et m'y revoilà, dans un retour planifié, mais pas du tout préparé dans ma tête. Parce que jusqu'au dernier moment, j'aurai essayé de m'accrocher à Prague, et à la vie qui allait avec.
Et maintenant, plus qu'en partant à l'étranger, plus qu'en quittant Paris pour Dijon, plus que jamais, j'ai peur. Peur de l'inconnu.
5 commentaires:
J'ai eu la même impression, a vrai dire. C'est affreux de retrouver sa chambre transformée en dépotoire (bien qu'avec moi, elle ne demeure jamais rangée très longtemps) et en salle de séchoir à sous vêtements. Mais on s'y fait.
Sinon, voila, je voulais crier au monde que j'ai arrêté la bière.
Pour une heure ou deux.
Klemy
Petr - http://petricko.blogspot.com dit :
je n'ai toujours pas bu depuis que je suis rentré
Petr - http://petricko.blogspot.com dit :
à part du champagne, du vin et deux bières
Petr - http://petricko.blogspot.com dit :
en fait j'ai bu merde
Y'a pas à dire, ce type me fait bien marrer. Et il manque un peu aussi.
Klemy
Oh didjuu parfois je dis quand même des absurdités....!
Oué, jte le fais pas dire !
De mon côté, je n'ai arrêté ni la bière ni la clope, mais je fais abstinence de cheveux longs : j'ai une jolie coupe à la Natalie Portman (dans V pr Vendetta), et finalement, même mon père m'a dit que ça ne m'allait pas si mal que ça ! Et les coiffeurs/ses n'ont cessé de me complimenter sur la perfection de mon crâne. C'est toujours ça de pris...
Super color scheme, I like it! Good job. Go on.
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