C'est à 21h que je retrouve Clément, à la sortie du métro Florenc, gare routière de Prague. Gabor nous rejoint sans gant, ce que je trouve aventureux par -15°C, puis nous nous dirigeons vers le car qui doit nous emmener à Komarno, une espèce de ville-frontière mieux connue par les Hongrois sous le nom de Komarom.
De là, à 4h du matin, nous traversons le Danube plein de glaçons, pour ensuite arriver en Hongrie, prendre le train pour Budapest, et, après quelques heures à pas dormir, poser nos affaires chez Gabor, et faire une sieste profonde de Juste.
A 10h30 c'est le réveil, début de ballade, premières impressions. J'étais pas venu depuis 5 ans et quelques, et quand j'y étais, on avait perdu une journée à la Police et au Consulat, donc l'esprit n'était pas totalement à la jouissance des lieux. D'ailleurs, avec Gabor je m'aperçois finalement que je n'avais pas vu beaucoup de Budapest, si ce n'est le café Gerbeaud très cher, le château, le Parlement de loin, et le Pavillon des Pêcheurs.
Donc pas grand chose, oui, parce que avec Gabor, on monte, on escalade, on marche, on boit, on écoute de la musique, on mange et on visite.
Dans l'ordre, on monte en escaladant à moitié la colline de Buda qui mène à l'ancienne place forte dominant la ville, notamment des Tatares qui auraient traversé le Danube gelé sur leurs chevaux, on déambule le long du quai du Danube, puis dans les rues du centre de Pest, entre le Parlement et la Place Oktogon, on marche pour aller prendre le plus vieux métro d'Europe Centrale, on écoute de le Hot Jazz Band dans le Bar Alcatraz, où le Fox Trot est endiablé, on mange au Fatàl ("assiette en bois"), un repas gargantuesque, où Manu et moi avons partagé une espèce de montagne de bouffe puis une montagne de glace, qui m'a donné l'impression de m'être explosé la panse.
Puis on visite, le Parlement, de l'intérieur, justement, après avoir proféré des Gauloiseries devant une guide francophone (je vous rassure, nous ignorions qu'elle l'était), le Musée de la Terreur, Nazie et Communiste, subie entre 1940 et 1956, et qui est de loin l'endroit le plus marquant du souvenir du Communisme, et l'on se rend compte que les Tchèques, avec leur PC non réformé à 20%, et l'extrême gauche française, entre autres, ont la mémoire courte et sélective, au vu des horreurs que montre ce musée extrêmement bien imaginé et mis en scène, qui se situe dans l'ancienne "Maison de la Terreur", où, dans les quatre étages, étaient les bureaux de la police politique des deux régimes, mais aussi où, au sous-sol, on s'amusait à électrocuter, enfermer dans des placards, ou encore pendre, des gens "suspects", qu'on allait chercher chez eux au volant d'une grosse berline noire dont l'intérieur de velours rouge était frappé d'une fauscille et d'un marteau dorés.
On en ressort tout retourné, et rien de mieux qu'un bon bout de temps dans les bains d'eau thermale, pour oublier l'inoubliable: Les tortionnaires n'ont jamais été inquiétés, et certains doivent jouir d'une retraite paisible au bord du Balaton. Heureusement, ce musée donne les noms et le têtes: c'est un moindre mal.
Pour le reste, je vous décevrai: en raison d'un manque de temps évident (vous comprendrez que entre Budapest, Paris, Lyon, le resto de Bocuse, Dijon, et Prague, je n'ai pas le temps de me poser et réfléchir à écrire quelque chose qui puisse réellement retranscrire la beauté de ces trois jours que Gabor nous avait organisé aux petits oignons.
Que dire, sinon que le sus-nommé est un mec en or, aussi doré que sa barbichette, et que pour mon premier voyage conséquent hors de Prague, c'était rêvé.
Les photos bientôt.
2 commentaires:
plus de détails sur le musée de la terreur? pierre m'a laissé les dépliants...
Non non merci ! Moi z'aussi je l'ai le dépliant, et je me souviens très bien des cachots... Surtout celui dont une comique locale a fermé la porte (oh, pas complètement, juste assez pour que ça grince et que ça fasse froid dans mon petit dos) pendant que j'étais à l'intérieur. Comme quoi il est bien fait ce musée, il met dans l'ambiance...
Enregistrer un commentaire