mardi, mai 30, 2006

Fantasia

Vous savez, parfois je me rends bien compte que je verse vraimen typiquement dans une espèce d'intellectualisme-mais-pas-trop nostalgique, type le mec qui revisite son enfance avec l'oeil du BoBo qui voit l'art partout, surtout là où il n'y en a pas. Ce week-end m'a donné l'occasion d'affûter cette image un peu bon chic bon genre à la rue, le mec qui dans dix ans ira à la nuit du Zapping pour voir Casimir.

Ce week-end, entre autres événements marquants, j'ai revu Fantasia. Fantasia, alors que les crétins se disputent entre le Livre de la jungle et le Roi Lion, est le meilleur Disney jamais dessiné. A travers quelques grandes oeuvres musicales, par Bach, Beethoven, Tchaïkowsky, Stravinsky ou bien Dukas ou encore Schubert, Disney s'est dit qu'il allait construire des histoires.

Histoires différentes, musiques différents, dessins différents. Musiques illustrant d'ores et déjà un conte, musique écrite pour elle-même...

Et quand j'étais petit, mes passages préférés étaient bien entendu Casse-noisette de Tchaïkowsky, et notamment la danse de la fée Dragée, illustrée par des petites fées qui réveillent la nature au petit matin, allumant les fleurs, puis la colorant pour l'Automne, et la déshabillant pour l'hiver. L'autre passage préféré était évidemment celui, pendant la 6eme symphonie de Beethoven, où les centaures mâles vont au marché des centaures femelles, pendant que des petits Satyres jouent de la flûte de Pan, et que des angelots font les couples, attendant que Bacchus vienne donner le départ de la fête.

Puis il y a les passages qui me barbaient, mais aujourd'hui j'en aime la musique, comme l'ouverture avec la Toccata de Bach. Et puis ceux qui m'emmerdaient que je passe toujours en vitesse accélérée, comme celui où on fait se gondoler la piste sonore.

Mais franchement, j'étais bouche-bée.

Et en 1940 on avait même pas encore inventé le LSD.

lundi, mai 29, 2006

HLM

Vu sur lemonde.fr

Le groupe UMP à l'Assemblée nationale envisage de dispenser les villes de construire 20 % de HLM minimum si elles proposent des aides à l'accession à la propriété. Est-ce une initiative…

Nombre de votants : 6498
… bienvenue, cela peut offrir aux ménages modestes une perspective d'accession à la propriété .
39.1 %

… ou malvenue, cela remet en cause le principe d'un seuil minimal obligatoire de logement social défini par la loi.
56.8 %

Sans opinion.
4.2 %



Le mieux ne serait-il pas de proposer aux maires de France de pouvoir mixifier les logements? C'est à dire ne pas faire un "quartier 100% HLM" / "Quartier tranquille". 20% de HLM dans chaque immeuble. Ou 10%.
La mixité sociale, ça se fait entre les enfants qui jouent au foot dans la cour de l'immeuble. ça se fait lors des fêtes de voisinage, dans les cages d'ascenseur...

A Boulogne, Boulogne-Nord (Roland Garros, Porte d'Auteuil, Bois de Boulogne) ne connaît pas le Pont de Sèvres. Et réciproquement. Et ce n'est pas parce qu'on a plein de HLM au Pont de Sèvres que le Pont de Sèvres se sent plus aidé, plus intégré...

dimanche, mai 28, 2006

Dr Foucauld, Mr Fester

J'ai toujours essayé, pendant mes tendres études, de voir le bon côté des choses. Adepte de l'histoire de France par San-Antonio, j'avais à 13 ans un faible pour l'époque de Louis XIV, uniquement parce que dans la toilettes de la maison trônait un arbre généalogique des Rois de France, et que j'y ai vu que Le Roi Soleil aurait eu plein d'histoires coquines à raconter.
Ensuite, j'ai beaucoup aimé les Rois Maudits, mais sans plus, ayant découvert la version fictive avant de songer à m'intéresser à la vraie. Celle qui eut vraiment lieu.

Tout cela a évidemment disparu avec l'âge, et d'un intérêt bon-enfant succéda une prise de conscience spécialiste et bien sérieuse que tout ce qui n'a pas de rapport avec la politique influence bien plus la politique, et donc l'histoire, que les idées elles-mêmes. Personne ne niera que l'opération de la Baie des Cochons a été un échec lamentable uniquement parce que, alors qu'il était censé la préparer, Kennedy était au lit avec Marilyn Monroe.

J'ai décidé aujourd'hui, pour les jeunes lecteurs qui nous écoutent, d'appliquer ces sages principes pédagogiques à la philosophie. Aviez-vous remarqué que Michel Foucault ressemblait à s'y méprendre à Christopher Lloyd dans la Famille Adams?

Si, si, voyez plutôt:



Et pour les plus grands, les comme mon Grand-père, mon père, mon coloc ou moi-même, il reste Schopenauer.


Ah... si je m'avais eu en prof de philo...

mercredi, mai 24, 2006

Putain d'cheveu blanc

Mon premier cheveu blanc

Je l'ai arraché tout à l'heure. Sans pitié. Je voulais juste me mettre un peu d'eau sur la tête quand tout d'un coup, à la lumière de la lampe de la salle de bain d'Olga, j'ai vu un reflet un peu blanc. Juste une impression. Pourtant, après avoir fait le tri dans ma tignasse, j'ai fini par le repérer, ce fautif.

Alors, pour répondre à la question de la blonde, là, ben tu prends une pince à épiler, tu resserres le bout sur le cheveu en question, puis tu tires. Parce que les cheveux poivre et sel à la Josef ça fait classe, mais un pauvre petit cheveu blanc perdu au milieu de la masse brune, ça fait un peu comme si la Faucheuse venait faire ses dents, comme dit si bien Renaud.


J'ai eu sa peau. J'ai une pince. J'attends les autres.

lundi, mai 22, 2006

Homer

"Pardon Pierre", "Pousse-toi mon amour", "Ah, désolé tu peux bouger?", "Pardon", "Euh... s'il te plaît...?", "Tu veux pas changer de place là?", "qu'est-ce que t'es chiant mon amour!!", "t'as déjà mangé ton yaourt?!", "il ne reste rien?!"...

Hum.

Il ne vous est jamais arrivé, genre de temps à autres, de vous dire que vous êtes un peu trop souvent au mauvais endroit au mauvais moment? A Dijon, ce n'est pas exactement ça. Disons juste que je suis un peu en décalage.
Je lave une poele pile au moment où Alice aurait besoin de faire un truc avec l'évier. Je mange un yaourt, le dernier, deux minutes avant qu'Olga en ait envie, mais comme je l'ai fini en 15 secondes je n'ai même pas la possibilité de lui en passer la moitié. D'aucuns diraient juste que j'affirme ma propre personnalité, un peu comme ces enfants de 3 ans qui se sentent obligés de courir dans les jambes des grands pour pouvoir avec délectation se précipiter le nez en premier contre un coin de mur pour s'éclater la tronche et hurler afin de signaler qu'il est là.

Sauf que je ne cherche pas du tout à être encombrant, voyez. En tout cas c'est pas conscient, parce que ça arrive vraiment dans des situations très improbables. On est allé au cinéma voir Da Vinci Code, qu'on peut voir jusqu'à la dernière demie-heure, où ça devient franchement n'importe quoi, et là, j'ai parlé avec ma voisine, Charlotte. Ben oui, parce que c'était un peu nul la fin. Surtout le "- Sophie, vous êtes la dernière descendante de Jésus-Christ!"
"- C'est pas possible!"
Bref, ben ça a suffit à énerver Alice et Monika, et moi je me suis senti comme ce personnage dans les films, celui qui a les bras le long du corps, les main en arrière, le ventre en avant, et qui se regarde le menton en disant "grmmlfoughfrou... Désolé..."

Pas plus tard que samedi, dans une soirée chez Nicolas, alors que Justine vient de partir en hurlant un truc inaudible et en pleurant, je pense pouvoir détendre l'atmosphère par un petit "Délicieux ce pain d'épice. Je vais reprendre du pain d'épice. Quelqu'un veut du pain d'épice?"
Et bien même après ça, j'ai eu l'impression d'avoir déclenché une tempête polaire dans l'assistance. J'essayais pourtant d'être léger!

Pareil, alors que nous parlions du mythe selon lequel quand on fait une grimace et que quelqu'un te tape dans le dos la grimace reste à jamais sur le visage de l'impétrant, sujet passionnant, je me suis permis un "Ah, ben Paul il faisait un petit groin avec ses doigts sur son nez quand on l'a tapé dans le dos!"
Bon, ben ça non-plus, à part Laurent (pas celui de Varsovie, un autre), personne n'a trouvé ça particulièrement opportun. Alors que franchement, c'est drôle, non?

Et aujourd'hui c'était vraiment pitoyable. Je faisais des blagues que même moi j'ai préféré oublier, ponctuées d'un petit rire solitaire destiné à entraîner les autres, vainement.

Y a des jours, donc, où j'ai un peu l'impression d'être comme lui:




























D'ailleurs, ça colle bien avec Da Vinci Code.

samedi, mai 20, 2006

Les Radios libres





Sans aucun rapport, j'ai aujourd'hui fait l'acquisition des deux derniers Mankell de la série des Kurt Wallander qui me manquaient, à savoir "la Cinquième femme" et "Les morts de la Saint-Jean". Je suis donc de bonne humeur, je souris à la vie, et même, oserais-je dire, il fait soleil dans mon âme. J'irradie d'accomplissement et de joie.

En gros, si vous avez des saloperies à me dire, profitez.

Dijon comprendra

Super blague hier soir:

Marko, qui dit à Nicolas: "Allez, viens, on va boire entre hommes!"


Edit: Emilie ayant dit que j'étais cruel, je me permets tout de même de rappeler que Marko est le genre de gros con que l'on peut détester en toute impunité. Na.

jeudi, mai 18, 2006

Le syndrome du grand voyageur

Comme tout grand voyageur, de ceux qui font Varsovie-Prague-Dijon-bientôt Paris en peu de temps, sans trouver le repos, et sans souci de confort, il arrive souvent à Petře des petits bobos de routine. Des incidents de parcours, pas bien grave, mais qui pourrissent bien la vie. Vous avez déjà entendu parler de ses pieds dignes du plus pur des martyrs à Prague, lors de longs pélerinages avec son cousin, vous connaissez aussi le lamentable vol de son lecteur mp3 qui lui manque terriblement, et bien après une nuit des plus difficiles dans un car eurolines, Petře souffre du nerf sciatique, oui, celui-là même qui passe par le dos dans le bassin, et qui fait drôlement mal quand on passe de la position assise à la position debout, et quand on met un pied devant l'autre, c'est à dire quand on marche. En effet, même si peu de gens avaient choisi ce mercredi 17 mai pour aller de Prague à Dijon en eurolines, et que notre ami le héros jouissait de deux places rien que pour lui, rien n'y fit. Il avait oublié chez lui le merveilleux présent offert par sa soeur en août, ce coussin tout confortable pour voyageur fourbu. Passant de position en position, les pieds par terre, puis les genoux calés contre le dossier de devant, puis un calé, l'autre à terre, puis vers la fenêtre, puis vers le couloir, le héros trouva enfin le sommeil vers 1h42 du matin, c'est à dire 5 minutes avant la pause de Baden-Baden.
Arrivé à 6h à Dijon, le héros arrivait, fatigué mais heureux, au domicile de sa promise, et sombrait, dans les bras d'icelle.

Las! Lorsqu'il se réveilla, à 10h, tout bloqué il était. Le moindre mouvement déclenchait chez lui comme l'impression que quelqu'un prenait un malin plaisir à le pincer dans le dos très fort, pile à l'endroit où ça ne peut pas être plus désagréable.

Depuis lors, le héros montre une image piteuse de lui, criant "Oulahoulahoulah" lorsqu'il se lève sa chaise", et grimaçant, une main sur le bassin, quand il marche. Nul remède à ce terrible malheur qui frappe le destin de l'aventurier invétéré, si ce n'est des ibuprofen et du repos.


Du repos. Chouette, ça faisait longtemps...

mardi, mai 16, 2006

Rateau

Alors ça je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé. Il faut dire que comme je choisis particulièrement bien mes amis, j'imagine que oui. Mais moi, malgré ma beauté, mon intelligence ainsi que mon humour légendaires, ça ne m'était jamais arrivé de refuser les avances d'une jolie fille. Non, parce que des moches oui.

Aujourd'hui, je suis allé au bureau d'Eurolines, pour acheter le billet qui m'emporte à Dijon demain. Je retrouve donc là-bas qui vous savez (je ne la cite pas, ça donnera à ceux qui suivent l'opportunité de laisser un commentaire pour dire qu'ils suivent), qui m'accueille avec un énorme sourire. La bougresse choisit l'approche frontale

"Ah, Pierre! Alors, vous venez acheter un billet pour Dijon, ou bien enfin m'inviter quelque part?"

Glip, se dit le héros qui était prêt à tout, même à un refus de sa carte bleue, sauf à ça. Je perds mes moyens un court moment, et le cache habilement en me baissant sous le guichet pour poser mon parapluie trempé. Oui, parce que aujourd'hui à Prague il a plu méchamment, du genre rues innondées et Vaclavske Namesti qui ressemblait à un tobogan de l'aquaboulevard.

Je me redresse, et réponds alors que bien, bon, mais il me faudrait l'accord de la jeune fille que je vais voir à Dijon, tout de même.

Le héros voit bien qu'il vient de briser le coeur de la pauvre guichetière d'Eurolines, qui maîtrise ses larmes avec dignité, en souriant de façon figée à l'écran de l'ordinateur, qui permet de cacher ma sa lumière bleuté la lividité soudaine de son visage.
Pour se rattraper, il tente un "je suis tout trempé". Un quart de seconde après, il rajoute "à cause de la pluie".

La guichetière esquisse un pauvre sourire cordial en lui tendant son billet Eurolines qui lui permettra jeudi, à l'heure du berger, de retrouver sa belle. Le héros ajoute piteusement qu'il reviendra évidemment, qu'il devra reprendre le car, quoi. Le héros n'aime pas faire de la peine aux gens, à part ceux qui le méritent. Parce que le héros, soit-dit entre nous, a tendance à devenir un super-héros, modestement.
Bref, il sort du petit bureau, sous un petit crachin, venus d'un ciel peuplé de nuages menaçants. Au fond, même, on entend des grondements d'orages qui cette nuit n'épargneront pas Prague. Le héros s'imagine qu'il doit pleuvoir sur le bureau de Zdenka.


En même temps, si elle avait pas compris avant c'est qu'elle est vachement bête, mouahahahah!

lundi, mai 15, 2006

Schuman Parade




Bon, je vais tenter de reprendre avec calme. Ah, bien sûr, toi tu ne connais pas les déboires du blogueur, et notamment celui-ci qui consiste à pondre un super post pour raconter Varsovie, et finalement cliquer comme un imbécile, et par accident, sur un petit bouton qui efface tout ce que tu viens d'écrire. Non, tu ne le connais pas. Et c'est un miracle si cet ordinateur n'est pas explosé dans le parc, en face, parce que j'ai failli créer une nouvelle discipline olympique.

Calmement, disais-je. Avec élégance et persévérance, je vais tenter d'égaler le degré de réussite ce post perdu pour l'éternité. Heureusement, finalement, qu'au temps de Balzac le PC n'existait pas. Imaginez le nombre de descriptions de 10 pages que nous aurions ratées!

Bref, je suis rentré ce matin de Varsovie, à 8h, et le voyage fut douillet jusqu'à 5h30, heure à laquelle, à Usti nad Orlici, montèrent trois gars sympas, mais franchement malodorants, qui allaient bosser dans la capitale.

Varsovie c'est un autre visage de la Pologne, assez complémentaire de ce que j'ai pu voir à Wroclaw. En Silésie, c'est accueillant, cul-bénit à mort, avec passage obligé chaque jour pour saluer le tout-puissant agonisant sur sa croix. A Varsovie, c'est déjà plus sécularisé, moins calme, moins ouvert, moins beau, aussi, mais franchement sympa. Et même, alors que je pensais que Varsovie serait un furoncle, c'est en fait une ville mignonnette. Dans le centre, surtout, et puis aussi dans le coin des ambassades, et de la Fondation Robert Schuman. Ah, et puis Varsovie, c'est vert, en plus, et plutôt propre.

Là tu te dis que quand même je fais la description par-dessous la jambe, et bien si tu as un moyen de retrouver ce que je disais dans le post perdu, ce sera bien volontiers.

Bon, ce séminaire entre jeunes d'Europe qui en ont maintenant. Il faut tout de même dire que j'ai pas trouvé la chose extraordinaire. Les organisateurs s'y sont pris au dernier moment pour inviter les gens, et n'ont pas su anticiper les désistements. Du coup, on s'est retrouvé une petite quarantaine certes, mais dont la plupart n'avais en fait pas grand chose à voir avec l'information sur l'Europe. C'était plutôt, dans le meilleur des cas, "esprit civique et jeunesse" (cyber-magazines, associations d'activités sportives), dans le pire, un truc sans aucun rapport. Et je ne parle pas des trois boulets italiens ne parlant pas un mot d'anglais qui trouvaient le moyen de se perdre 4 à 6 fois pas jour.

Mais tout de même, la plus grande richesse de ce séminaire, ça a été la venue de Biélorusses, qui ont quitté le pays en prétextant un voyage pour voir la famille, et qui risquent, si l'administration apprend qu'ils ont parlé démocratie avec des jeunes de l'Ouest, de se voir confisquer leurs diplômes, ou bien de se voir créer un casier. Ainsi, on apprend finalement plus au contact de Vova, lorsqu'il donne ses impressions sur des petites choses. Par exemple, Vova a trouvé incroyable de pouvoir se réunir dans un parc sous le soleil pour parler de démocratie. Vova a trouvé la conférence avec Geremek (venu dans un établissement privé parler d'esprit civique aux jeunes) magnifique. Nous faisant ainsi comprendre que ce peu de liberté, échanger, parler, rêver, est déjà quelque chose de très cher.

Et puis, et puis il y a tout de même eu cette Schuman Parade, le 13ème organisée à Varsovie (cela signifie que la première date de 1993), alors qu'en France, pays fondateur, on est pas foutu d'organiser un truc comme ça le 9 Mai. Deux jours de préparation et de travail pour faire de ce samedi une jolie fête, avec de belles banderoles, une remorque de camion sur laquelle défiler et danser, salués par des familles, des étudiants, des vieux...

Je ne critiquerai donc pas l'argent mis par le Conseil de l'Europe dans cette rencontre entre jeunes. Mon plaisir n'a pas de prix.




vendredi, mai 12, 2006

Ya des détails qui trompent pas...

Un m'a volé mon mp3.
Y a des détails qui trompent pas.


Je suis bien en Pologne. Pour l'instant tout se passe bien, sauf que le séminaie européen a l'air d'être un peu traité sous la jambe par les organisateurs. Cet après-midi, nous préparons la Schuman Parade, histoire, comme dit précédemment, de défiler majeur levé face à Kaczinski (ce que nous ferons avec, entre autres, Geremek, quand même), lequel Kaczinski a tout de même nommé deux nouveaux vice-ministres: un de Samoobrona (notre défense), et l'autre de la ligue des familles polonaise, ultra et extrêmes tous les deux. Ils ont en plus les ministères de l'agriculture et de l'éducation...
Bon, j'y vais sinon je vais être en retard pour diriger mon atelier de sensibilisation et de préparation à la manifestation avec des petits lycéens Polonais.

dimanche, mai 07, 2006

Kurt Wallander

J'ai découvert au début de l'année Henning Mankell. Auteur suédois qui vit à mi-chemin entre son pôle et le Mozambique, Mankell a inventé Kurt Wallander, inspecteur de la petite ville d'Ystad, où il se passe plein de choses. Kurt est un mec banal, avec une vie privée banale, voire déprimante. Célibataire après un premier mariage, une fille qui s'éloigne de lui, et une lettonne qu'il attend et qui ne viendra jamais. Au milieu de ça, la société suédoise qui change, devient plus violente, les méthodes d'enquête changent avec. Ordinateurs, technologie... Wallander a bientôt la cinquantaine, et s'il ne suit pas ces évolutions technologiques, il a pour lui le flair, et le talent.

Au cas où vous passeriez à la fnac bientôt, voici ceux que je n'ai pas lus, mouarf.

Les morts de la Saint-Jean
La cinquième femme
Le retour du professeur de danse
Avant le gel

Si vous les trouvez en Anglais, ça me va aussi.

A noter que Wallander a été très tôt adapté à l'écran, chez nos amis scandinaves qui n'ont pas de fjörd, et un site a même recensé toutes les apparitions de Wallander. Pour l'instant ça a l'air un peu fouilli, avec trois acteurs pour le même personnage en trois téléfilms, mais je ne désespère pas qu'un jour ils en fassent film. Un vrai.

ça nous changera de Mission: Impossible, ou bien de James Bond...




Vous êtes plutôt Kristen Kenriksson ou plutôt Rolf Lassgård?


Comment sortir de l'oisiveté?




A mon grand regret, je commence à avoir des toiles d'araignée dans l'appart. Au plafond, en gros. Il faut dire qu'en ce moment je n'ai pas cours, le mois de mai est propice aux jours férié, et quand il n'y a pas moyen d'avoir des jours fériés, l'université organise une journée de sport (sic), qui annule les cours. Je n'ai donc en ce moment pas grand chose à faire, et la paresse que cela provoque va jusqu'à m'empêcher d'écrire des trucs intéressants sur le support cybernautique sur lequel vos yeux se posent en ce moment.

Alors comment s'activer? Bien évidemment, depuis qu'il se met à faire 25°C à Prague pendant la journée, il fait bon se promener, marcher et tout ça. Il y a aussi le cinéma, me direz-vous. j'y ai songé, allant hier soir voir Mission: Impossible III, qui n'est pas un excellent film, mais que j'ai bien aimé. Sans atteindre les sommets du premier, il arrive à reprendre la série que John Woo avait fusillé dans le 2.

Que faire d'autre? Alors il y a bien entendu le blog du Mouvement Européen des Hauts de Seine, qui va commencer à me prendre un peu de temps. Il y a aussi celui-ci qui devrait me prendre du temps. D'ailleurs j'ai découvert un gadget supplémentaire hier soir que j'ai affiché pendant une demie-minute, qui est une petite barre qui s'affiche et qui montre les derniers trucs postés sur mon vlog. Mais franchement c'était vraiment trop hideux.

Alors l'Institut Robert Schuman, me prenant en pitié, a eu la bonne idée de m'inviter à son séminaire, qui commence mardi soir et finit dimanche. Bon, le titre laisse un peu à désirer:
International youth meeting
“All different – all equal. Make the unity in diversity work!”

Mais je dois bien dire que je ne crache pas sur une semaine à Varsovie tout frais payé, Hôtel, nourriture, transport. Et puis y aura des groupes de travail tout ça, le "Role of democracy in today's Europe" m'intéresse pas mal. Le tout (je passe sur les confs et autres groupes de travail) sera couronné par une Schuman Parade le samedi, ce qui me fait rire d'avance, rien que pour défiler majeur pointé vers Kaczinski.

Bon, j'entends déjà des voix qui s'élèvent parmi vous. Et l'université? J'ai la bénédiction de mes professeurs. Et le travail de l'université?


Bon, deux mémoires et un essai à rendre pour le 7 juin, j'ai le temps de m'amuser, non?

samedi, mai 06, 2006

C'est l'été

C'est maintenant sûr, c'est l'été. Le parc en face, depuis déjà trois semaines, est envahi par une bande de gosses désoeuvrés qui, sous l'égide d'un connard en bermudas qui crie dans un micro, font du skate, du patin à roulettes, et du foot. Ils passent de la musique, de merde, et m'empêchent d'écouter la mienne.

Et oui, parce que s'il fait chaud, moi je dois ouvrir mes fenêtres. Et si j'ouvre mes fenêtres, j'entends leur boucan. Et si j'entends leur boucan, je monte le son de mes baffles. Bref, je vais vous revenir sourd de Prague.

Tout cela me rappelle une discussion que j'ai eu avec Olga récemment sur les systèmes scolaires tchèque et français. Evidemment, je maintenais mordicus que le système français était le meilleur. Chez nous on aiguise l'esprit critique, on apprend à réfléchir. Chez eux, certes y a plein de libertés pour que l'enfant s'épanouisse hors de l'école, mais du coup l'école ne lui sert qu'à apprendre des choses et pas à réfléchir dessus, et les gosses sortent tous les jours à 15h, ce qui à mon humble avis, n'est pas sans effet sur le fait que en République Tchèque les gosses bibinent en moyenne dès 12 ans.

Et bien voilà, quand ils ne bibinent pas, quel que soit le jour de la semaine, ces espèces de petits parasites qui vont après l'école croupir dans des filières de merde type "études des pierres volcaniques", et qui brouillent l'écoute de ma musique viennent jouer en faisant plein de bruit, en hurlant, bruits de buzzer, et animateur survolté.

Je vais rajouter dans ma liste d'idées cadeau un fusil à lunette, parce que, situé comme je suis, j'en raterai pas un, mouahahahahah!!

gnark.

vendredi, mai 05, 2006

Dieu reconnaîtra les siens

Voilà quelque chose qui trouble singulièrement la pureté de mon message et mon ton christique.


The Dante's Inferno Test has banished you to the Sixth Level of Hell - The City of Dis!

Here is how you matched up against all the levels:
LevelScore
Purgatory (Repenting Believers)Very Low
Level 1 - Limbo (Virtuous Non-Believers)High
Level 2 (Lustful)High
Level 3 (Gluttonous)Moderate
Level 4 (Prodigal and Avaricious)Moderate
Level 5 (Wrathful and Gloomy)Moderate
Level 6 - The City of Dis (Heretics)Very High
Level 7 (Violent)Moderate
Level 8- the Malebolge (Fraudulent, Malicious, Panderers)Moderate
Level 9 - Cocytus (Treacherous)Low

Take the Dante's Divine Comedy Inferno Test

mercredi, mai 03, 2006

A force de...

San severino disait qu'à force de rémuer, on a mal aux mains, et aux pieds. Je ne voudrais pas, à l'heure ou peut-être vous mangez, vous couper l'appétit, je ne parlerai donc pas de mes pieds après ces deux semaines de marche à travers Wroclaw et Prague.

Il faut dire que le programme envoyé par Antoine a été respecté à la lettre, ou presque (nous ne sommes en effet pas allés péleriner chez les Marie-Madeleine de Wroclaw). Pour vous en persuader, il suffit d'aller faire un tour sur nice-popol. Arrivés jeudi soir, repartis lundi matin, et entre les deux, des nuits à dormir peu, des journées à marcher beaucoup, des messes qui durent 2 heures, des églises où l'on prie toute la journée, des tours de tourniquet après avoir goûté à la wodka "spécialement distillé" par l'ami polonais, des... Je m'arrête là. Je m'aperçois que j'ai failli passer les wodka maison sans vous expliquer le truc.

Je vais reprendre depuis le début. Le 4 Avril dernier, c'était l'anniversaire d'Antos. Comme je suis un esprit astucieux et pratique, à Dijon, j'ai acquis un set à fondue pour la bête, qui, à Berlin où on bouffe pire qu'à Wroclaw, en aura besoin afin de se rappeler dans les odeurs de fromage fondues (qui lui changeront des odeurs de fromage de ses chaussures) et de vin, la larme à l'oeil, de son pays où on mange des bonnes choses. Donc set à fondue.
Nous l'apportons, Clément et moi, en se disant "ah! ses colocs veulent jaffer français? Ben ils vont voir ce qu'ils vont voir!"
Et donc nous préparons pour le vendredi soir une fondue, savoyarde. Mais hélas, trois fois hélas, nous n'avons pas d'alcool à brûler. Après s'être longtemps demandé avec quoi remplacer le-dit alcool, Antos a eu l'idée géniale d'acheter du spiritus, alcool en vente libre, à 96° d'alcool. Inutile de vous dire que ce fut parfait pour la fondue, et que ça doit être parfait pour s'enlever le vernis à ongle et les ongles avec.

Et bien l'ami polonais prépare sa wodka de la façon suivante: 0,25l de spiritus à 96°, 0,75l d'eau. Je me suis cru dans les Bronzés font du ski.
"Bon, ben alors santé!"
"Oui, et bonne chance, surtout..."

A Wroclaw, on a aussi monté dans une tour dont chacune des marches faisaient la taille de mon tibia, et ce pendant deux centaines de marches. A Wroclaw, on a aussi mangé des travers de porc au miel. Et des pierogy au gras. On a aussi assisté à une messe étudiante, où l'on a bien fait d'arriver en avance, parce qu'une messe de près de deux heures debout, j'aurais pas pu. Pendant la messe, le curé arrive:
"Est-ce que vous aimez Jésus?"
"Ouiiii!"
"J'entends rien, plus fooooort!"
"OUIIIIIIII!!"

Antoine nous a expliqué que le dit Curé était fort respecté pour ses écrits, et qu'il était du genre progressiste, à faire un tour une fois l'an dans la résidence universitaire pour traquer les posters de cul (et pas triquer).

Wroclaw c'est vraiment beaucoup de choses. Comme nous sommes partis le même jour qu'Antos qui quittait sa belle capitale de Silésie, ce fut plein d'émotions, les derniers jours du pattu dans son fief, dont la place est même plus belle que la place de la Vieille ville de Prague (c'est tout ce que nous accorderons de supérieur, avec le nombre de paroissiens, à Wroclaw sur Prague).


Mais quand même, j'ai les pieds en bouillie. Et Antoine (l'autre, le cousin) n'a rien arrangé.

Clément



Blague


Franchement, en ce moment, j'ai vraiment plein de boulot.

mardi, mai 02, 2006

Hello, Goodbye

J'ai dit au revoir deux fois en deux jours à des gens que j'aime. C'est tout de même beaucoup.

Dimanche c'était Antoine qui passait le contrôle de l'aéroport pour entrer dans la zone Duty free, après avoir passé une semaine, ou pas loin, à Prague. Une semaine dont les trois premiers jours, on peut le dire, auront été vraiment sportifs, ponctués de nombreuses heures de marches, qui fatiguent les guiboles (j'vous dit pas les ampoules, j'ai l'impression que les pieds des chevaliers du Moyen-Age devaient être plus jolis que les miens), de bouffe qui fatiguent l'estomac, de sauna et de piscine, qui fatiguent en général. Enfin pour la piscine, il faut dire que c'était la première fois que j'y allais en face de chez nous, et je crois que c'était la dernière.
A l'entrée une ravissante grosse vache à barbe nous faisait payer pas cher pour aller entasser nos frusques dans un casier situé dans un couloir éclairé façon glauque, puis aller faire une heure de piscine dans un endroit déprimant et peuplé de débris de corps et de nabots. On a donc finalement fait ce que chacun aurait fait en pareil cas: joué à celui qui va cherché la clé perdue au fond de la piscine.

On a tellement bien joué qu'on a finalement vraiment perdu la clé, retrouvée in-extremis avant la fin de l'heure grâce à une gentille dame qui nageait avec des lunettes, ce qui facilite le travail.

Avec Antoine, je crois que j'ai fait tous les endroits panoramiques possibles de Prague, à l'exception de la tour de télévision. Monté à pied dans la tour du Pont Charles. A pied dans la tour de Petrin. A pied sur l'énorme mausolé Communiste, à pied au château, à pied dans les jardins du château... J'en ai les ampoules qui saignent rien que d'y penser.


Aujourd'hui, à 21h30, c'est Olga qui est partie, à Dijon. Comme d'habitude, le car a pris son temps pour partir, histoire que je ressente bien que le fait qu'elle parte me rend triste, et qu'à partir de ce soir je me retrouve tout seul, avec, certes, un colocataire qui pète et qui écoute les Pixies.


Dimanche comme ce soir, j'ai eu l'impression que ça m'aurait écorché la bouche de dire vraiment ce que je ressentais aux gens qui me quittaient. J'ai l'impression, rétrospectivement, que j'ai hérité ça de mon père, de ne pas arriver, ou alors assez maladroitement, à montrer mes sentiments.
Dimanche, le "je suis vraiment content que tu soies venu" est venu à la fin, comme une dernière phrase qui a eu du mal à sortir, et qui, tout en ne m'ayant pas satisfait du tout pour exprimer ce que je voulais, m'a fait du bien.

Pourquoi ai-je tant de mal à faire ça? A m'intéresser aux autres, ou bien à leur exprimer des choses? Je ne fais qu'accumuler des regrets, des frustrations sur lesquels je ne peux pas revenir. J'ai un peu peur que n'importe qui puisse mourir sans que je lui ai dit des choses que je pense, mais que j'ai du mal à dire. Et tout en ayant cette peur, je ne les dis pas. Ce n'est pas une pudeur, parce que j'arrive très bien et très superficiellement à être collant. D'ailleurs, quand j'étais petit, j'étais collant.
Mais ce qu'il faudrait exprimer vraiment...

Ce soir, Victoire m'a demandé sur msn si je venais finalement le weekend prochain à Paris pour fêter ses 21 ans. Outre que je ne peux pas aller à Paris le week-end prochain, j'ai réalisé à quel point je serais mal à l'aise et ça me ferait peur de revoir tous ces gens connus au lycée et perdus depuis, que Victoire avait invités. A quel point je me serais senti mal à l'aise au milieu de gens à qui j'aurais tant de choses à raconter, mais de qui je n'aurais peut-être rien à écouter. De gens desquels dès la soirée finie, par confort peut-être, ou par fatalisme, je me serait désintéressés aussitôt, pas par arrogance, mais parce que ça n'aurait pas été ma place, mon rôle. Parce que ça aurait été bien trop superficiel, bien trop facile, de faire comme si trois ans ne s'étaient pas écoulés depuis nos derniers mots.

Nos derniers maux.


Alors Antoine, ça m'a fait bien plaisir que sois venu.