mercredi, août 31, 2005

Foule sentimentale...

Je reste dans mon humeur Souchon, pour vous faire part d'une nouvelle qui chagrine;
800 personnes sont mortes dans un mouvement de panique de foule sur un pont de Bagdad ( tout Le Monde en parle)

L'espace d'un instant, je me suis demandé comment semer la panique sur le Pont Charles, parmi les touristes... hu, hu.

Du coq à l'âne

J'ai fini Malevil cette nuit, vers 3h30. Captivé que j'étais dans la fin haletante de ce chef-d'oeuvre de littérature ("J'adôôôôôre l'abstrait!"), je n'ai pas vu le temps passer.
Voilà le topo. Un petit groupe de 7, dans la cave d'un château en train de remplir des bouteilles du vin de la saison passée, vit en sous-sol l'explosion d'une "bombe propre" au-dessus de la France. Ils se doutent bien, et nous aussi, que cette bombe propre n'est pas le seule, et que le monde doit être atomisé.

La bombe propre n'ayant pas de retombées radioactives, ils se mettent à essayer de revivre avec quelques animaux qui ont été épargnés, comme eux, par la falaise accolée au château. Ils ont tout perdu. la nature, leurs champs, leurs familles. Parmi eux aucune femme en âge de perpétuer les survivants.
La communauté essaye de regagner la fraternité "d'avant" entre tous, et cette autarcie leur permet de rester humain, tandis que dehors, ils se rendent compte qu'ils ne sont pas seuls survivants, et que l'humanité en même temps que les richesses terrestres, c'est évanouie. Comment résisteront-ils aux assaults contre le garde-manger du château de malevil?

Ceci fini, j'entame le Procès, de kafka, et ce le plus vite possible, malgré la pause indispensable que je dois me réserver entre deux livres. En plus, en terme de livres, je me sens un peu comme les rescapés de malevil avec la nourriture. Il faut me rationner; avec les bouquins de Clément, je n'en ai plus que 4 à lire...

Et les bouquins, ici, ça coûte plutôt 13 euros que 3...

"Rétines et pupilles..."

48h sans internet, et j'étais déjà comme un pauvre lapin pris dans un piège par un méchant chasseur. ça me manquait.

Bon, une heure ou deux chez Olga avec l'ADSL devraient me redonner ma dose, en attendant que nous installions internet chez nous...

Parce qu'on a essayé le popo Cafe Petl, qui a une borne wi-fi, mais on a passé une heure à essayer de se connecter, sans y arriver, et en consommant, pour ma part, chaste personne que je suis, jus de tomate, sur jus de tomate.

Je tiens à rassurer d'ailleurs les mauvaises langues qui disent qu'on prend du poids à Prague: pas du tout, j'ai même un peu maigri, d'abord!

Mais nous ne sommes pas ici pour parler régime. Quoique, le mot fait partie du lexique inhérent au phénomène concerné. Parce qu'à prague, il y a les monuments. Il y a les bars. il y a les tramways, les chiens, les rues, les ponts, le château, des églises... Et il y a aussi des Pragoises.

Et il faut dire que
"rétines et pupilles
Les garçons ont les yeux qui brillent
Pour un jeu de dupe,
Voir sous les jupes,
Des filles..."
Prend du sens.

La Pragoise, donc. Une femme comme les autres? (bonne problématique, accrocheuse)
Je dis non. Alors que dans Paris les femmes sont jolies, à Prague, les femmes ont quelque chose en plus, et ce n'est pas seulement du rimel. La pragoise est généralement élancée, blonde, parfois bronzée, la plupart du temps habituée aux regards tordus de loucherie des pragois, qui ne se lassent pas de l'admirer.
La Pragoise met des mini-jupes, presque que ça, et des débardeurs très courts, presque que ça. En outre, elle a des sandales et un petit sac, et si ce n'était le cheveu merveilleusement blond, on se croirait en Italie (quoique les italiennes ne sont vraiment pas top)

A l'inverse, le pragois est généralement grand, et musculeux. très musculeux. Mais avec un petit bide à bière. le Pragois, quand il n'a pas des cheveux longs, a des chaussettes dans les sandales. Quand il a les cheveux longs, il n'a pas de sandales. Le Pragois n'a pas de torticoli, et c'est étonnant, car il se tord plus la tête que les parisien pour regarder les filles dans la rue.
Il est d'ailleurs difficile de résister à la petite espiègelerie consistant à crier "Prase!" d'un air outré ("Cochon!") devant ce spectacle.

Vous l'aurez compris, comme la pragoise sort généralement avec le pragois (sauf quand elle est vraiment exceptionnelle: à ce moment là elle préfère sortir avec moi), la Pragoise est belle, voire bonne, mais a un goût de chiotte. Clément, qui n'a pas de sandales, ni de gros muscles, et pas encore de bide à bière, se sent un peu sur le carreau.

En parlant de lui, après deux nuits dans le même appartement (zut, les photos, j'ai oublié de les prendre!), je me rends compte qu'il parle en dormant, qui beugle un peu, et qu'il se lève tôt. Bon. C'est déjà mieux que Flush, le chien d'Olga, qui ronfle et pète au pied de mon lit.


Comme dirait Souchon "Pour voir l'infortune,
à quoi nos vies se résument..."


PS: comme l'a vu M. Un peu radiateur... ici

dimanche, août 28, 2005

Ginger & Fred

J'en parle beaucoup, je m'en suis apperçu...
Parfois je l'appelle Ginger & Fred, parfois je l'appelle le Bâtiment dansant, parfois on l'appelle le Nederlanden Building.
Les deux premiers noms sont les surnoms que l'on a donné à la maison construite par Frank Gehry en 1992, au bord de la Vltava. Gehry a entre autres à son actif le Guggenheim de Bilbao, et le projet de nouveau musée Guggenheim à New-York.

Et pour étayer la comparaison, je vous montre Ginger & Fred, les deux.

Sacré Alexis!

Aujourd'hui, tout homme politique un peu in, même le plus insignifiant d'entre eux, a un blog. Le blog, c'est un truc cool. C'est plus simple qu'un site internet, et en plus on peut faire croire qu'on s'en occupe, alors que d'autres le font à votre place. je vous rassure, pour mon blog pas politique, je n'ai pas de "nègre". En plus, le blog ça permet les commentaires, anonymes. c'est bien.

Bref. Chacun a son blog, preuve irréfutable de l'action en live, moyen de choix de prouver l'activité trépidante de la vie d'élu, ou de simple politique.

le blog du politique revêt trois habits.
  1. Il y a le blog du politique qui essaie d'être intéressant. Par exemple, celui de Devedjian est plutôt pas mal, y a de la réflexion, il est enrichissant, pourvu de débats de bon niveau.
  2. Il y a le blog du politique "humain", "m'as-tu vu comme je suis sensible?" comme celui de Dominique Strauss-Kahn ou celui d'Alain Juppé faits de petites notes assez personnelles, ou de sujets carrément niaiseux. Et, de ci de là, quelques remarques vraiment intéressantes.
  3. Et puis il y a le blog d'auto-promotion. Ils sont facilement reconnaissable. Il n'y a que du factuel dedans, sans doute parce que ce type de blogueur politique n'a pas trop les moyens de parler du fond. En lien, généralement, il y a les sites des journaux qui parlent de lui, ou de ses amis blogueurs dévoués. C'est d'ailleurs généralement l'apanage de l'homme politique de (très) petite envergure. Il est d'ailleurs rigolo de constater que les détracteurs de ces blogueurs politiques sont toujours considérés comme de doux névrosés, comme en fait les frais Christophe Grébet à Puteaux. Tandis que les vrais hommes politiques prennent le temps d'expliquer, sans censure (cf les blogs plus haut)
C'est de cette dernière sorte de blog dont nous allons parler. Car en effet, cette manière très simple de faire de la politique nous rappellera un peu ce que Tocqueville disait. Alexis parlait d'un nouveau Leviathan dans les démocraties modernes. Tout aussi totalitaire que les autres, ce "gentil dictateur" occuperait les citoyens avec des distractions, et leur priverait de manière douce de leur indépendance et de leurs libertés. Evidemment, chaque petite rébellion serait tournée en ridicule, et les autres citoyens, conscients de ce qu'ils doivent au gentil Leviathan, se rangeraient à son côté.
Le désintérêt de la politique en découlerait, et ainsi, le gentil dictateur n'aurait aucun problème à se maintenir, voire à conquérir le pouvoir s'il ne l'a pas déjà.
Bien entendu, cela a changé. On donne désormais un nom à ce "gentil dictateur". On l'appelle généralement démagogue lorsqu'il est plutôt sympa, et populiste lorsqu'en plus c'est un extrêmiste.

Le blog est pour le troisième sorte d'homme politique l'outil d'excellence de la démagogie. Et à voir les commentaires laissés sur ce genre de blogs, on peut prendre peur de la facilité avec laquelle on peut manier la démagogie grâce à internet...

Il y a peu de temps, je découvrai le blog d'un élu local, de ce type. Sur un forum, quelqu'un demandait si cet élu était un suiveur ou un innovateur. Un peu les deux en fait... Un suiveur, parce que la méthode est bien connue. Mais pousser aussi loin le vice de démagogie, faut dire que c'est nouveau...

Plutôt que d'apprendre la marseillaise en primaire, on ferait mieux d'apprendre Tocqueville...

Enfin bon, moi j'dis ça, j'dis rien.

de comptoir

Tout d'abord, sachez qu'entre ce soir et demain, je vais migrer, avec le chien (eurk), chez "nous", rue Polska, pour commencer la colloc. On a un frigo plein, des surgelés, des nouilles, mais aussi des bricolis. Il ne peut plus rien nous arriver d'affreux maintenant.
Donc Clément et moi avons décidé de commencer notre longue relation ensemble, emménageant amoureusement dans notre bel appartement qui est pourvu de deux plantes, ce qui est le summum du luxe.
Deux plantes, oui, mais pas d'internet. Mes messages seront donc désormais quelque peu plus espacés. Mais ne craignez rien, amis, je serai toujours là pour vous (Emile).

Bon, il m'est venu quelques réflexions, dont je voudrais vous faire part. Si elles sont obscures, c'est pas grave, vous n'aurez qu'à vous dire que vivre avec un chien d'élève pas l'esprit.

  • Kosznokeweczki, c'est un nom à coucher dehors en France. Qu'est-ce qu'un nom à coucher dehors en Pologne?
  • Si il y a un bruit et qu'il n'y a personne pour l'entendre, y a t-il vraiment un bruit?

samedi, août 27, 2005

26500

Le dernier post que j'ai écrit date d'hier à 19h55. Il est à ma montre 18h00.

Depuis hier, 19h55, 26500 personnes sont mortes de faim dans le monde.

vendredi, août 26, 2005

Kill, kill, kill !!!

Cet après-midi, je suis allé me promener dans Prague. N'étant depuis mon arrivée encore jamais allé du côté du Château et de la Mala Strana, je décidai d'aller me ballader sans but précis, juste histoire de prendre le soleil et admirer. Je sortis donc et me dirigeai vers le Rudolfinum, ce qui me faisait déjà une bonne trotte depuis la place Palacky. Toute droite, certes, la route est tout de même longue, même sans forte pente. Je passai par la maison de Gehry, puis par le théâtre national, puis devant le Pont Charles, puis j'arrivai au Rudolfinum une petite heure après avoir quitté l'appartement d'Olga.
Au fur et à mesure du trajet, les touristes se sont étoffés, rassemblés, pour n'être, à mon passage à côté du Pont Charles, plus qu'une masse dégradante et vulgaire. Arrivé au Rudolfinum, je restai un moment à admirer le château, puis, longeant la Vltava, je retournai sur mes pas pour traverser la rivière par le Pont Charles.

Il y avait là un monde fou, impossible de marcher tranquillement, ou presque. Des gros Allemands, des sales Français, des bêtes Italiens... Il y en avait pour tous les goûts, sauf le mien. Ils étaient là, à faire la queue devant la statue de St Jean Népomucène, pour la toucher afin de se porter bonheur, et j'ai eu envie tout d'un coup de multiplier les martyres Népomucéniens (pour la petite histoire, St Jean Népomucène était un gentil archvêque qui a été jeté du Pont Charles pour qu'on entende plus parler de lui).

Ces touristes! J'en trouvai partout, toujours plus, toujours plus vulgaires et sans-gêne. Dans l'église St Nicolas, il a même fallu placer un écriteau pour interdire de fumer dans le lieu. Etils sont là, gros sourire épanoui, se faisant prendre en photo en coupant la perspective d'un autre touriste qui prenait lui-même en photo sa femme. Un bordel sans nom, une nonchalance déconcertante, et un comportement haïssable.

On aurait cru que Prague n'était même plus une ville-musée, mais carrément un village-jouet, où chacun semblait pouvoir se permettre de faire n'importe quoi avec le décor. Pendant ma balade j'ai eu honte d'être étranger à la ville, honte de partager avec ces gens insupportables la découverte et l'admiration que j'ai pour Prague.

On eut dit que je me balladais entre des gens pour qui le tourisme était un bien de consommation, et qui profitaient en homo oeconomicus, au maximum de tout. La curée.

Je décidai donc de passer par le mur de John Lennon, pour effacer les regards bavants et tordus de petitesse touristique de mon esprit. Las! Si comme je l'espérais il n'y avait en effet personne au mur de John Lennon, celui-ci était devenu l'illustration de la régression du comportement du touriste en pays étranger.

Ce mur, qui a une histoire, est devenu le mur des "Kevin aime Loana 4ever". Pendant l'époque du communisme, vers la fin de la période, ce mur, situé face à l'ambassade de france, recueillait les mots désabusés et révoltés des jeunes pragois contre le pouvoir les opprimant. Il a ensuite été décoré à l'effigie de John Lennon, qui, lors d'un concert à Prague, avait réussi à donner un soir de liberté aux Pragois.
En 2003, lors des innondations, le mur a été effacé, et il est devenu une jungle sans nom, expression de la vulgarité des touristes qui se sont appropriés une fois de plus un patrimoine qui aurait du rester aussi symbolique et émouvant qu'il était.

Je finis par rentrer, en passant par Andel, plus loins sur la rive gauche. J'achetai là-bas "le Monde", à défaut du Canard, et achetai à Carrefour quelques soupes chinoises, et du veau, pour voir le goût qu'il a ici.

Une après-midi splendide s'était déroulée. J'avais vu des lumières et des oeuvres superbes. Mais je m'apperçus en rentrant que j'étais tombé dans le piège des touristes: ils m'avaient gâché ma balade, et je n'avais rien fait pour les en empêcher.

Maintenant je suis prévenu; on me la fera pas deux fois.

Le mur de John Lennon: la contestation des bisounours;








cliquez pour voir taille normale

Jusqu'ici tout va bien...

C'est l'histoire d'un mec, qui saute du haut d'un immeuble. A chaque étage qu'il passe, il se dit "Jusqu'ici, tout va bien..."
Ben hier, pareil.

Josef m'envoie un texto vers 18h30. Ils sont au Boulder bar, mais c'est remplit, donc on se donne rendez-vous devant l'institut Goethe, à côté du théâtre national, pour aller manger dans une pizzeria qui tue la concurrence. En effet, le resto est bourré de gens; pas une place. On s'assoit donc au bar, prêts à manger quand même. La serveuse est très jolie. Les yeux bleux, un petit nez retroussé, et tout un tas d'autres performances que je ne nommerai pas. Clément a les oreilles en alerte.
Nous commandons chacun une pizza, une bière, et, comme une table se libère, nous migrons vers des places plus confortables. Et nous attendons, ce qui force à la consommation, parce que les pizzas n'arrivent pas. Le frère de Josef et un ami à lui, en revanche, arrivent. S'installent à table. L'ami en question est russe, et il ne peut pas rentrer dans son pays parce que sinon il se ferait sodomiser dans les toilettes du camp d'entrainement de Grozny, et ça le rendrait encore plus fou qu'il ne l'est déjà.
En effet, il est un peu lourd, et commence vite à monopoliser la parole en borborygmes emmerdants et avec 5 mots français qu'il fait se relayer. Bref, un mec intelligent, vous l'aurez compris, et hyper poli. Mais bon.

Puis, vers 21h30, E. dit Edourard, m'appelle, pour dire qu'ils vont dans une soirée underground pseudo-intellectuelle dans des catacombes sous la place de la vieille ville, pour écouter un groupe de jungle alternatif de la techno indus de l'underground allemand. Enfin, il le dit pas comme ça, mais c'est la conclusion que j'en tire.

Vers 22h30, Clément et moi partons de la pizzeria, direction Staromeste namesti. Nous y arrivons, et là, on se rend compte que chercher des catacombes parmi les touristes, ça va être coton. Nous nous dirigeons donc vers la voiture de police qui stationne au milieu de la place, et nous demandons si ils savent où sont les catacombes dans lesquelles il y aurait un conert d'un groupe allemand. Ils nous disent que non, mais qu'une discothèque pourrait nous renseigner. Alors on va à la dite discothèque, où évidemment personne ne connaît la manifestation.

Puis nous revenons place de la Vieille Ville, et nous faisons marcher notre jugeotte. Au bout d'un moment, nous trouvons la porte qui donne sur une cour qui donne surles catacombes. Nous y arrivons, et pénétrons dans un autre monde. Les gens sont plus ou moins hagards, et parmi les yeux rouges explosés, les yeux vifs de E. nous repèrent. petite bière, et nous parlons des filles qui n'ont pas les cuisses qui se touchent, de Prague, de son boulot, des blogs, de musiques, etc. e., comme vous l'apprendrez sur son blog, a un pote, Alex, qui habite pas loin de chez nous dans un vrai appart complètement bien, donc il faudra qu'on essaie ça. hé, hé.

Autour de nous, c'est un peu comme si les morts s'étaient réveillés. Une fille se balade les fesses à l'air avec des taches d'une couleur qui ne laisse aucun doute sur le fait qu'elle n'a pas trouvé les vécés, de petites alcôves sombres sortent et entrent des gens dont on ne veut pas trop savoir ce qu'ils y font.

Puis nous finissons par partir, direction le Palace Akropolis. C'est censé être à côté de chez nous, rue Polska. On a donc un bon, bout de chemin à faire. Donc, évidemment, on se perd, grâce au sens inné de la désorientation de Clément. Finalement, on s dit qu'il est un peu tard, alors on pousse le chemin ensemble jusqu'à la Place Venceslas, puis chacun de sons côté nous rentrons "chez nous".

Ourf, la vie à Prague n'a pas fini de nous étonner. Mais jusqu'ici, tout va bien.

jeudi, août 25, 2005

Alone again...

Aujourd'hui, après avoir mis l'appartement sans dessus dessous, avoir couru partout, avoir lavé le chien, puis lui avoir marché dessus, puis après avoir m'avoir fait descendre 6 valises et remonter 4, puis après avoir cherché dans la bibliothèque une quinzaine de bouquins, Olga et sa mère sont parties, à 13h, laissant derrière elles un champ de bataille du type "Waterloo, Waterloo, morne plaine".
La secrétaire de la mère d'Olga nous accompagnait à la gare, assise devant, nous derrière, Olga à gauche, et la valise de la mère d'Olga (environ 2m cube) entre les jambes, j'étais à droite.
J'avais mal aux adducteurs.

Harcelé à gauche par la mère d'Olga qui me répétait pour la onzième fois les précautions à prendre et numéros importants, et à droite par Olga qui m'expliquai comment ne pas être exaspéré par le chien, je portai les deux valises d'environ 15kg chacune à travers les terminaux. Il faut dire que pour deux semains elles ont fait des efforts de compressage de vêtement, dignes de César, donc je ne critiquerai pas...
Puis les adieux déchirants sont arrivés, la mère d'Olga m'a décoré les joues de rouge à lèvre, et puis j'ai fait demi-tour pendant qu'elles enregistraient leurs enclumes ambulantes.

La secrétaire et moi sommes revenus à Prague.

Entré dans l'appartement, je constatai la tâche première qu'il me faudrait accomplir cet après-midi: redonner visage humain à l'appartement. Le chien commeça immédiatement à me faire la gueule; il faut dire que j'ai du mal à me faire passer pour Olga, et qu'il ne m'aime pas, ce chien. Je me venge en me disant que je vais retarder sa troisième sortie de la journée...

Puis, las, après avoir rangé la chambre, je m'assieds devant l'ordinateur.

... naturally.


mercredi, août 24, 2005

la communauté s'agrandit...

Elle s'agrandit à Prague, où Clément, accompagné de sa môman, Claire, est arrivé hier soir, m'apportant mes derniers cadeaux d'anniversaire et mes verres à shot et à bière. Je dois dire que l'idée de ma soeur de m'offrir un coussin tout confort pour les futurs voyages en eurolines est vraiment utile...
Olga s'en va demain en grèce avec sa mère :-(, mais je garde l'appartement tout seul :-), avec le chien :-( .


Elle s'agrandit surtout avec l'arrivée de Florence dans la blogosphère. De Katowice, de son stage, Florence tente de nous casser nos idées reçues sur la Pologne grise de Silésie.
Hé, hé... Il lui faudra pugnacité, ténacité, et humour ;)

Special Cacedédi Antos:


mardi, août 23, 2005

fotky z Prahy





DTC

Il est des jours comme ça où l'on regrette la bonne administration française...

Parce que voilà, pour voyager en tramway ou en métro dans Prague, c'est assez ruineux. Bon, ok, aucun rapport avec notre ticket de métro à 1,40€ mais quand même, on se rend vite compte que c'est un gouffre pire que les brasseries.
Donc il faut une carte. Etudiant, de préférence. Mais décidément, quand on est étranger à Prague, on raque. Urssaf, Cancras et Carbalas diraient "on te pompera jusqu'au tronc": c'est à peu près ça. Donc quand on est étranger, pour la carte, il ne faut pas se contenter d'un certificat de scolarité, il faut en outre une carte internationale d'étudiant, qui ne me sera délivrée que... en octobre, à l'Université Charles. Et ce même si mon certificat de scolarité donné par l'université confirme que je suis étudiant à partir de maintenant.
bref, c'est la grosse joie.

D'autant plus que, je ne sais pas si vous vous souvenez, mais j'avais fait débloquer mon portable. Au moment de le donner au service de portables, on nous a dit "bon, votre portable est un peu trop moderne pour nous, donc on ne sait pas si on pourra vous le débloquer, mais si on y arrive pas, on vous rembourse."
Donc je le donne, ils me le rendent le lendemain, et hier, alors que je prenais ma carte téléphonique chez Oskar (le Vodafone du coin), paf, surprise, le portable n'est pas débloqué. Donc on est énervé, d'autant plus que la fille d'Oskar nous dit que ça prend deux minutes à débloquer, et pas une nuit. Je me suis donc fait arnaqué de 400 couronnes...
Le service à portables n'était tout de même pas trop malhonnête, ils nous ont fait l'aumône de nous reconnaître et de nous rembourser. Mais je n'ai toujours pas de possibilité de téléphoner tchèque.

Grrr...

Dans cette journée pourrie, quelques rayons de soleil néanmoins; nous sommes invités par Alice à Olomouc (à la frontière entre la Bohème et la Moravie) mercredi, pour deux-trois jours, et Arthur planifie une petite visite rue Polska avec Laure et Pierre-Nicolas.

Gnarf.

dimanche, août 21, 2005

En passant

La France est le pays le plus taxé au monde, devant la Chine. ça fait plaisir de savoir que nous sommes toujours premiers quelque part.
En France, on a pas de textile, mais on a des impôts! :)

Last night a DJ saved my life...

Hier soir, sortie au club 80's.
Argh.

Avant toutefois de pénétrer dans ce lieu moite et étroit, Alice Olga et moi allons au Boulder Bar, retrouver Josef, son frère Franticek, Benjamin, ainsi que 4 "pièces rapportées", Katka, Katrina, Marek, et Robert (pas de blague vaseuse sur son diminutif, je vous prie...).
Pour ceux qui ne s'en souviennent pas (voir en février), le Boulder est un bar où on sert des bi-re au litre, mais aussi à des doses plus raisonnables (je dis ça pour rassurer ma famille qui me voit déjà débris humain). Chloé nous rejoint une heure plus tard; elle est en stage de langue à Prague jusqu'au 26, donc je pense que nous la reverrons bientôt. Nous passons un moment bien agréable tous ensemble, malgré la petite table autour de laquelle nous sommes tassés, puis, le rythme chaloupé du Disco s'empare de nos corps, et d'un pas unanime, nous nous rendons au 80's, dans l'espoir d'une soirée mémorable marquée de "Beds are burning" et de "never can say goodbye".

Nous arrivons dans une ambiance en demie teinte. Il faut dire que le DJ s'acharne dans les tubes 90's pré-techno-dance-hip-pop, et c'est pas vraiment enchanteur. Et ça dure, et ça dure... Et puis paf, juste comme ça, un peu de Grease, et puis pouf, ça recommence... Puis au fur et à mesure, nous arrivons dans une période de musiques acceptables; Abba, Boney M, Gloria Gaynor, Los Lobos, Bon Jovi, REM... mais il commence un peu à être 2h, et j'en ai marre d'être piétiné par des grands crétins.

Ben oui, parce que le 80's club, c'est un endroit pour gens qui s'éclatent, et je dois dire qu'avec le spectacle du karaoke, rien n'est plus désespérant que de regarder quatre grands dépendeurs d'andouilles sauter en hurlant sur "give me up", par exemple (pour ceux pour qui ça reste obscur, cette merveille de la pré-pop dance de l'underground milanais date de 1986)

Bref, pas fâché de rentrer dormir.

Sinon, l'après-midi a été consacré à la balade dans Prague, en commençant par le Rudolfinum Museum, où Mme Stirbna montrait ses photos de famille en exposition, et je dois dire que ça donne envie de mieux maîtriser photoshop, mais pas son appareil photo. En d'autres termes, heureusement qu'Andy Wahrol lui a montré la voie.

A part ça, à découvrir, un petit curiosité pargoise, dans la cour du musée Kafka, vers le château, cette fontaine faite de deux bonshommes qui font pipi. Quand on écrit un mot par sms à un certain n° de telephone, ils l'écrivent dans l'eau avec le jet. ça m'a bousculé dans mes certitudes et dans mon slip, et de vouzamoi, je suis convaincu que tout cela n'est que psychologique, et que c'est une grande arnaque. On est tellement sûr que le kiki va écrire "miluju te" qu'on le voit écrire.

vendredi, août 19, 2005

mon adresse

J'habite donc au 12 rue Polska, à Prague.

L'adresse en vrai, ça fait

Pierre CATALAN
Polska 12,
12000 PRAHA 2
Ceska Republika (ou République Tchèque depuis la France)

PS: tapez polska, Praque, Czech Republic sur www.mappy.com pour avoir le plan.

et il vit que cela était...

Hourra!! J'ai enfin un compte en banque!

Ouvert cet après-midi avec l'aide entière et unique d'Olga, à la Ceska Sporitelna (prononcer Tchéska Sporjitellna). C'est un compte étudiant, donc avec tout gratos (parce que en République tchèque, ton cadeau d'ouverture de compte, c'est de pas payer ton ouverture de compte), et consultable par internet.

Je suis donc tout content, en plus mon téléphone est débloqué, si bien que à partir de lundi, quand j'aurai mon abonnement, mon n° actuel vous répondra que c'est pas la peine de s'obstiner.

Alice, une amie de Dijon habitant Olomouc (dire Olomaoutse) est à prague pour le week-end, nous l'avons vue cet après-midi: apparemment la mode est au régime.

Clément arrive mardi soir, ou nuit, sa mère restera quelques jours pour admirer l'appartement et la ville...

Pour le reste, et bien c'est presque la routine: le chien d'Olga ne sent toujours pas bon, mais il faut toujours le promener 4 fois par jour, et nous essayons de manger peu. Quand on y arrive pas, on se dit que comme on parcourt prague de part en part à longueur de journée à pieds, ça compense.

La mère d'Olga est partie en week-end, ça nous fait un appartement tout vide, mais tout calme.

tak zatim čau čau, comme dirait Josef.

Le jour d'après...

Ce jeudi matin, nous nous réveillons assez tard. La mère d'Olga part au boulot vers 10h30, à peu près 10 minutes après que nous nous soyions réveillés.

Au programme: apporter mon portable dans un magasin de déblocage, trouver un abonnement adéquat et pas trop cher chez "Oskar", l'opérateur complice avec Vodafone, ouvrir un compte en banque.

Evidemment, là, comme ça, on dirait que c'est très simple. En fait non. Tout d'abord parce que j'ai un téléphone complètement nouveau sur le marché, et que le débloqueur se demande s'il va pouvoir oeuvrer. Bon, à la limite, tant pis, on achètera un portable avec l'abonnement.

Ensuite, la banque. Ah!! Les vraies banques comme dans les films de gangsters de Chicago! Le siège de Ceska Sporitelna (ma future banque?) est réellement le cliché même de la banque. Deux grandes portes en verre, avec des montants dorés et des poignées de même accabit. Puis un grand hall marbré très haut de plafond; devant l'entrée un bureau d'accueil, puis le reste du hall pour attendre. Nous prenons un ticket correspondant à notre opération. Nous sommes le 476. Et nous attendons qu'un guichet ait la gentillesse de nous appeler.
Le guichet 13 s'en charge.
"Bonjour, c'est pour ouvrir un compte en banque pour étudiant..."
"Ah? vous avez la carte d'étudiant et le certificat de scolarité?"
"Euh... ben non, la rentrée c'est le 21 septembre..."
"Ah, mais oui, mais oui, mais en fait non on ne peut pas l'ouvrir alors".
"Euh... bon, merci..."

Donc il va falloir appeler l'université Charles pour avoir tout ça. Pas le peine de passer par Oskar, puisque nous ne savons pas si nous devons acheter un nouveau portable ou si nous pouvons garder le mien pour l'abonnement.
Ce matin (vendredi), L'université Charles nous envoie sur les roses: pas de carte d'étudiant ni de papier spécial pour la banque avant le 21 septembre.

Tant pis, nous retournerons dans une autre banque vendredi.


En attendant, nous appelons la mère de Josef, qui a gardé les clés de l'appartement. Josef se propose, puisqu'il est en vadrouille dans le quartier ou nous sommes, de nous les passer vite fait. C'est chose faite; la transaction se passe à la station Mustek.

Donc nous allons Polska Ulice sans tarder, n°12, nous montons les 4 étages, et nous arrivons, après avoir ouvert la porte, dans cet appart génial, dans lequel il me tarde d'inviter des gens, de meubler et de décorer.

Nous rentrons vers 21h, puis repartons ensuite pour voir Bara et netopyr (pour ceux qui lisent souvent, retrouvez les
  • ici
  • )

    Nous rentrons assez tard. Mais comme je n'ai plus de telephone portable, je n'ai plus de montre.

    A demain.

    mercredi, août 17, 2005

    Stop tramvaj: Florenc!

    Le car part à 19h. Ayant pris nos précautions quant à l'état du trafic sur le périph, ma grand-mère et moi arrivons un peu avant 18h pour l'enregistrement des bagages. C'est fait, quai n°7, j'arrive en premier, donc je patiente.

    j'ai tout prévu. j'ai dans le sac un San Antonio, un Mankell, deux Chase, histoire de trouver le temps moins long. J.H. Chase est si passionnant que lorsque je relève les yeux, nous sommes une bonne quarantaine à attendre le car.

    Et évidemment, quand il arrive, je suis le dernier à placer mes valises dans la soute.

    Donc l'un des derniers à m'installer.
    Me voilà au fond, à côté d'une ukrainienne "confortable", et avec trois cheappendales qui devraient s'étouffer dans leurs t-shirt taille 12 ans.

    Et ça part, et ça roule. Première pause à 21h pour se remplir la cage à manger, et acheter Fluide Glacial. Puis seconde pause à 1h00, dans une station service allemande; nous avons passé la frontière une heure auparavant.

    Evidemment, difficile de dormir dans ce car où chacun fait comme il peut pour trouver un hypothétique confort. Je préfère essayer de rester éveillé plutôt que de me retrouver avec un torticoli dans tous les diables. Vers 5h, le teint de la nuit s'éclaire peu à peu, d'autant plus que nous allons vers l'Est. La nuit se déchire lentement, et du noir passe au bleu prusse, du bleu prusse au bleu ciel, avec de ci de là, entre de fins nuages, des trainées jaunes produites par les premiers rayons de soleil. Nous sommes tout proches de la frontière tchèque, et bientôt en effet, vers 6h, le deuxième conducteur passe parmis nous pour ramasser nos pièces d'identité.

    Vers 8h, avec une heure d'avance sur l'horaire indiquée sur le billet, nous entrons dans les faubourgs de Prague. Nous arrivons par le Sud, sur la rive droite du fleuve, le remontant, donc. Je passe en face du quartier où habite Olga, que je vais retrouver d'ici peu de temps. Mon premier monument est le "Ginger et fred", la maison dansante de Frank Gehry, puis nous traversons la Vltava, pour aller jusqu'à Florenc, terminus du trajet.

    Parmis les bonnes surprises du voyage, je m'apperçois que mon nouveau portable marche en république tchèque, grâce à Vodafone. je téléphone donc à Olga, et, 20 minutes plus tard, nous voilà à Karlova Namesti; plus que 5 minutes et la douche me réveillera.

    Et puis évidemment, petit dej', et sieste. Retour à la vie vers 15h, après-midi détente, même si nous allons devoir très vite nous occuper de dévérouiller mon téléphone (en effet, il est programmé pour ne marcher que avec SFR), changer de l'argent, ouvrir un compte en banque, etc.

    Clément m'a écrit un mail, il arrive le 23, je peux aller récupérer chez la mère de Josef les clés de l'appart' quand je veux, et passer un coup de bigophone au proprio pour l'avertir.

    Promis, je ferai ça demain.


    En attendant, quelle rapidité! Malgré les 13 heures de car, je ne réalise toujours pas que me voilà ici pour un an, ce ne sont pas de simples vacances, ce n'est pas une semaine, deux: c'est un an.

    Nous partons nous promener; je sens que le choc va être fort, de se rendre compte que je passerai dans ces rues, entre ces merveilles, pendant un an. J'ai longtemps pensé que Paris n'avait rien d'extraordinaire, et je ne comprenais pas l'attitude des touristes, ou des étrangers s'étant établi à Paris.
    Je ressens maintenant cet espèce d'émerveillement à mon tour: et dire que c'est pour y vivre!

    mardi, août 16, 2005

    Back again

    Bonjour,

    Aujourd'hui, je pars pour Prague, en Eurolines.

    Difficile de dire ce que ça me fait; une impression de joie énorme, à l'idée d'ouvrir cette nouvelle page du gros bouquin qui s'écrit à chaque jour nouveau, mais aussi l'inquiétude et la tristesse d'entamer cette expérience, loin, plus loin, de la famille et des repères si bien acquis.

    J'ai encore plein de boulot à faire pour que cette année soit mon Auberge Espagnole à moi, une réussite totale: ouvrir un compte en banque, récupérer les clés de l'appartement, m'abonner à un opérateur de téléphone tchèque, ...

    Et puis ensuite, ma foi, on peut se prendre à rêver... L'année universitaire commence le 21 septembre, et avant même d'avoir commencé, je sais que je me retrouve à Prague avec un Hongrois, une Norvégienne, deux Marocains, un Français et, on peut l'espérer, quelques tchèques.

    Je sais que mes rush cinématographiques sont pleines de soirées, de rencontres et de voyages. Je sais aussi qu'ils doivent être faits de travail et d'occupations moins légères.

    Je sais surtout que j'ai invité beaucoup de monde à venir me voir, et j'espère qu'ils viendront. J'espère voir mon ancien professeur d'histoire des Arts venir à Prague avec une classe, comme nous l'avions fait, et lui servir de guide...

    Je sais en tout cas que je vais en profiter et en faire profiter le plus possible.


    A bientôt.